Un coup d'gueule contre une menace d''ex

mobilisation, dans une commune rurale de notre diocèse, contre l'expulsion de deux hommes en précarité

Dans une commune rurale du diocèse de Cambrai le CCAS gère le seul logement social de la commune : une maison qui lui a été donnée il y a quatre ans par une association liée à la paroisse paroissiale avant sa dissolution. . De fait elle est louée depuis de nombreuses années - pour un loyer nettement "en dessous du prix du marché"- à un veuf en invalidité et son fils adulte handicapé.

La municipalité a le projet de construire une nouvelle mairie a proximité, dont l'accès principal serait non pas sur la place du village, mais sur la rue principale, juste à coté de cette maison. Pour permettre une large ouverture sur la rue, elle décide d'acheter cette maison au CCAS avec l'intention afin de la raser. Elle fait prévenir les occupants qu'ils devront partir sous peu. Les occupants, un peu perdus et dépassés par la situation, sont complètement catastrophés par cette nouvelle et s'en ouvrent à M., fermière octogénaire chez qui ils achètent leurs oeufs. Cette dernière alerte d'autres villageois. Plusieurs se mobilisent. Deux d'entre eux rendent visite à ces locataires désemparés, pour les assurer du soutien de nombreux villageois, les aider à défendre leurs droits. Des membres de l'ancienne association dissoute remetent au jour le compte rendu de délibération de l'AG où fut décidé le don de ce logement au CCAS. Des conseillers municipaux sont informés du contenu de cette délibération (cette maison doit être utilisée de façon définitive pour le logement d'une famille handicapée ou défavorisée). Entre temps le maire laisse sur le répondeur téléphonique des locataires unmessage d'intimidation. Puis la mairie fait la proposition d'un relogement dans un autre village ( à 6-7 km , alors que le seul moyen de locomotion des locataires est la bicyclette et que le fils prend soin tous les jours de sa grand mère atteinte de la maladie d'Alzheimer ).


La fraternité joue à fond pour que la municipalité renonce à cette expulsion , mais tous veillent à exprimer fermemet leur désaccord dans le respect plutôt que dans le conflit virulent.

Un rendez vous de deux villageoises avec le maire et son premier adjoint, après quelques mois de mobilisation permet de rassurer les locataires : ils ne seront pas expulsés à court ou moyen terme, et, si cela devait arriver un jour, ce serait pour être relogés dans un autre logement social qui serait créé dans le village.

 

Article publié par catherine priester • Publié le Mardi 12 juin 2012 • 2961 visites

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